Table des matières
Article de fond I
Planification matrimoniale et successorale en matière d’assurance des 2e et 3e piliers – Aspects de droit fiscal
Gladys Laffely Maillard, Licenciée en droit, Consultant indépendant en fiscalité et prévoyance, Le Mont-sur-Lausanne
Les assurances sur la vie constituent une part importante du patrimoine des individus. Ceci est dû à l’obligation faite aux salariés de cotiser pour la prévoyance professionnelle vieillesse, décès et invalidité depuis le 1er janvier 1985 et à la faculté donnée aux indépendants de s’assurer aux mêmes conditions (art. 2 et 4 LPP), ainsi qu’à l’évolution remarquable des produits d’assurances privées sur la vie. Les assurances, au sens large du terme (piliers 2, 3a et 3b) permettent à l’individu et à sa famille de maintenir le niveau de vie de façon appropriée à la cessation de l’activité lucrative, quel qu’en soit le motif, tout en lui ouvrant des possibilités importantes de planification fiscale. En cas de remise de l’entreprise au successeur à titre d’avancement d’hoirie, en outre, le recours aux assurances est fréquent en pratique pour dédommager le conjoint survivant et les héritiers au décès de l’entrepreneur ; non seulement elles mettent à l’abri la famille des éventuels créanciers de ce dernier, mais elles dégagent aussi des liquidités immédiates à son décès permettant ainsi le règlement de la succession. Les instruments d’assurance à disposition sur le marché pour atteindre ces divers objectifs sont très variés. Selon le produit choisi, les conséquences varient considérablement aussi bien sous l’aspect de la liquidation du régime matrimonial et des successions que sous l’angle de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les successions et les donations. En la matière, le droit fiscal s’écarte du droit civil, certaines prestations d’assurance étant assujetties à l’impôt sur le revenu, alors qu’elles tombent dans la masse successorale sur le plan civil ; d’autres, en revanche, sont imposables au titre des successions, alors qu’elles ne sont pas acquises par voie successorale sous l’angle civil. Ce domaine revêt dès lors une grande complexité en raison de la technicité des branches de droit concernées et de l’enchevêtrement des législations applicables (LPP, OPP3, LCA, CC, législations fiscales). Cette présentation se concentre essentiellement sur le traitement fiscal des divers produits d’assurance et, dans ce cadre, sur diverses options de planification de la retraite, du décès, voire du divorce en fonction du bénéficiaire visé.
Die Lebensversicherungen stellen einen wesentlichen Teil des Vermögens einzelner Personen dar. Dies ist darauf zurückzuführen, dass die unselbständig Erwerbenden seit dem 1. Januar 1985 verpflichtet sind, Beiträge an die berufliche Vorsorge zu leisten, und die selbständig Erwerbenden berechtigt sind, sich zu denselben Bedingungen zu versichern (Art. 4 und 4 BVG), was wiederum eine erhebliche Entwicklung im Bereich der privaten Lebensversicherung nach sich zog. Die Versicherungen im weiteren Sinne (Säulen 2, 3a und 3b) erlauben dem Individuum und seiner Familie, nach Aufgabe der Erwerbstätigkeit ohne Rücksicht auf deren Grund ein angemessenes Lebenshaltungsniveau beizubehalten. Dabei eröffnen sich ihm auch erhebliche Steuerplanungsmöglichkeiten. Im Falle der Übertragung eines Unternehmens an einen Nachfolger im Rahmen eines Erbvorbezugs ist die Zuhilfenahme von Versicherungen im Übrigen verbreitet, um den überlebenden Gatten und die Erben im Falle des Todes des Unternehmers zu entschädigen. Solche Versicherungen schützen nicht nur die Familie gegen allfälliger Gläubiger des Unternehmers, sondern sie setzen im Todesfall auch unverzüglich liquide Mittel frei, die eine Regelung der Erbfolge erlauben. Die Versicherungsmöglichkeiten, welche der Markt für die Erreichung der aufgezeigten Ziele anbietet, weisen eine grosse Vielfalt auf. Je nach dem gewählten Produkt ergeben sich auch erheblich von einander abweichende Konsequenzen sowohl hinsichtlich der güterrechtlichen und erbrechtlichen Auseinandersetzung als auch mit Blick auf die Folgen im Rahmen der Einkommens- sowie Erbschafts- und Schenkungssteuern. In materieller Hinsicht ist festzustellen, dass das Steuerrecht sich nicht voll mit dem Zivilrecht deckt. So unterliegen gewisse Versicherungsleistungen einer Einkommensbesteuerung, obschon sie zivilrechtlich in die Erbschaft fallen ; andere wiederum werden im Rahmen der Erbschaft steuerlich erfasst, obgleich sie unter dem zivilrechtlichen Gesichtspunkt nicht auf dem Weg über die Erbschaft vereinnahmt wurden. Die hier besprochene Thematik weist demnach eine grosse Komplexität auf, welche auf die technischen Aspekte der betroffenen Rechtsbereiche sowie die gegenseitige Verflechtung der anwendbaren Rechtsgrundlagen (BVG, BVV3, VVG, ZGB und diverse Steuergesetzgebungen) zurückzuführen ist. Der vorliegende Beitrag behandelt hauptsächlich die steuerliche Behandlung der verschiedenen Versicherungsprodukte, und in diesem Rahmen – mit Blick auf die Leistungsempfänger – diverse Planungsmöglichkeiten sowohl für die Aufgabe der Erwerbstätigkeit als auch für Todesfälle und Scheidungen.
Article de fond II
L’interdiction de la fondation d’entretien en droit suisse : un anachronisme ?
Habib Tabet, Avocat, Docteur en droit – Etude Loroch, Elkaim & Associés, Lausanne, Vevey
Depuis pratiquement un siècle, la constitution de fondations de famille dites d’entretien est proscrite par notre Code civil. A l’heure où la Suisse a ratifié la Convention de la Haye du 1er juillet 1985 relative à la loi applicable au trust et à sa reconnaissance, d’une part, et doit faire face à une concurrence féroce dans le domaine de la planification patrimoniale et successorale, d’autre part, il convient de s’interroger sur la conception restrictive des fondations de famille de droit suisse, dont le caractère désuet a été récemment souligné par le Tribunal fédéral. La présente contribution a pour objet d’exposer le régime juridique afférent aux fondations de famille de droit suisse et de susciter quelques réflexions en vue d’une réforme législative qui apparaît inéluctable.
Seit annähernd einem Jahrhundert wird die Schaffung von sogenannten Familien-Unterhaltsstiftungen durch unser Zivilgesetzbuch geregelt. Angesichts des Umstandes, dass die Schweiz einerseits das Haager Übereinkommen vom 1. Juli 1985 über das auf Trusts anwendbare Recht und über ihre Anerkennung ratifiziert hat und dass unser Land anderseits im Rahmen der Vermögens- und Nachfolgeplanung einer harten Konkurrenz ausgesetzt ist, erscheint es angebracht, sich über die einschränkende, der heutigen Zeit – auch gemäss Betonung durch das Bundesgericht – nicht mehr entsprechende Konzeption für schweizerische Familienstiftungen Gedanken zu machen. Der vorliegende Beitrag will die bestehenden Grundlagen bezüglich Familienstiftungen nach Schweizer Recht aufzeigen und einige Überlegungen mit Blick auf eine sich aufdrängende gesetzliche Reform der betroffenen Bestimmungen anstellen.
Tribunaux
Chronique de jurisprudence civile 2011
Denis Piotet, Professeur à la Faculté de droit et des sciences criminelles de l’Université de Lausanne
Jean-Tristan Michel, assistant diplômé au Centre de droit notarial de l’Université de Lausanne